De la congestion à la paralysie

Depuis le lancement du projet par les autorités, les riverains alarment sur l’hyper-densité de celui-ci et les dégâts et nuisances qu’il causera.

Outre le site lui-même, c’est l’ensemble de l’environnement du Donderberg qui est nié par les porteurs du projet. Comme s’ils ne s’étaient uniquement focalisés que sur la rencontre entre les exigences irréalistes de la Ville et la topographie du terrain, en fermant les yeux sur ses impacts.

Le rapport d’incidence montre par exemple que le nombre de véhicules attendus dépassera les capacités d’absorption des rues du quartiers.

Une situation déjà problématique

A l’heure actuelle que ce soit en matinée ou soirée, la situation est loin d’être brillante. La présence de l’école européenne et du complexe d’écoles néerlandophones (qui cumulent ensemble plus de 4.000 élèves), entraîne déjà des problèmes importants de mobilité dans le quartier.

Vu son excentrement sur le territoire communal, de nombreux parents amènent en effet leurs enfants en voiture. Ajoutez à cela, les septante bus scolaires de l’école européenne, les déplacements des riverains et la structure des voiries (un maillage de rues étroites en sens unique, coincé entre 2 axes importants) et vous comprendrez rapidement que le quartier souffre déjà de congestion automobile.

Avec le projet HOP on passera de la congestion à la paralysie.

Impact du projet HOP

Le projet HOP, c’est 50 logements (et leur parking sous-terrain de 120 voitures) ainsi qu’une école fondamentale pour 700 élèves. Qui dit école fondamentale dit forte proportion de parents amenant leurs enfants en voiture (moyenne régionale : 40%). Cette proportion ne pourra qu’être aggravée au vu de la capacité de l’école bien supérieure aux besoins du petit quartier du Donderberg et son positionnement dans la Ville : le quartier, et donc l’école, étant isolé par le domaine royal à l’Est, le domaine du Stuyvenberg et les parcs au Nord et pour terminer par les écoles néerlandophones et le cimetière de Laeken au Sud.

Même en en restant aux estimations optimistes reprises dans le rapport d’incidence, le constat est accablant.

En chiffres et en images

Pour comprendre la problématique nous allons analyser l’impact du projet HOP pour la rue des Horticulteurs, en semaine, entre 8 et 9h du matin. Les chiffres ci-dessous proviennent du rapport d’incidence (et de comptages propres aux riverains en ce qui concerne la mobilité douce qui avait été oubliée).

Situation actuelle, rue des Horticulteurs à gauche et rue des Chrysanthèmes sur la droite.

Vu le positionnement en cul-de-sac du projet HOP, l’ensemble de la circulation vers l’école et les immeubles d’appartements doit passer par la rue des Horticulteurs. Pour éviter que toutes les voitures ne pénètrent dans la voie sans issue, les entrepreneurs ont prévu que la rue des Horticulteurs soit transformée en principale zone de dépose-minute pour l’école HOP (pour ce faire, le stationnement riverain de tout un côté de la rue est supprimé au profit de stationnement courte durée).

La rue des Horticulteurs -contrairement à une erreur factuelle flagrante du rapport d’incidence, la considérant comme une voirie à 50km/h- est une voie sens unique étroite située en zone 30. Elle ne peut accueillir théoriquement qu’un nombre maximal de 300 EVP/h (équivalent véhicule personnel par heure).

Un nombre tout ce qu’il y a de plus théorique puisqu’avec les 104,5 EVP (93 voitures/23 vélos) comptés en avril 2015, auxquels s’ajoutent entre temps les véhicules supplémentaires dûs à l’augmentation du nombre d’élèves de l’école européenne, on constate déjà des embarras de circulation (au niveau du carrefour avec le boulevard Emile Bockstael, rue du Mont Saint Alban et en aval, rue des Chrysanthème).

Avec le projet HOP, les comptages prévoient de passer entre 8 et 9h de 104,5 EVP/h à 424 EVP/h (327 voitures et 192 vélos). Voitures qui devront également, pour la plupart, se stationner pour déposer leurs enfants, ce qui créera d’inévitables embarras supplémentaires.

En rouge, le trafic induit par le projet HOP.

Dans le même laps de temps, le nombre de piétons passera lui de 354 à 1276 ! Ils devront dans leur majorité traverser la rue des Horticulteurs sur les passages pour piétons pour rejoindre l’école HOP, ce qui finira de bloquer l’ensemble de la circulation.

Ajoutons que le comptage effectué par les riverains met en avant le fait que plus de ¾ des trajets comptabilisés dans le laps de temps choisi de 8 à 9h dans le rapport d’incidence, ont lieu, en fait, pendant les 30 premières minutes de cette heure de pointe. Cette concentration impliquera une saturation et des impacts sur la mobilité encore plus grands en amont et en aval.

Conclusions

Pour résumer, à l’entrée du goulet de la rue des Horticulteurs, dans un même laps de temps de moins d’1h, devront donc cohabiter pas moins de 327 voitures, 192 vélos et 1276 piétons. Comment ne pas voir le chaos se profiler.

Tous (habitants, collectivités, écoliers et leurs parents,…) pâtiront de la situation ainsi créée par les porteurs du projet HOP.

Nous ne comprenons pas, comment face à ce constat accablant, les autorités ne s’obligent à prévoir un plan de mobilité adapté (s’il peut l’être) ou ne tirent la conclusion que ce projet, tel qu’imaginé il y a 10 ans, uniquement sur base de m² disponibles, n’a définitivement pas sa place dans un tel environnement.

La situation dans la rue des Chrysanthèmes est aussi problématique que dans la rue des Horticulteurs. Notamment parce qu’en plus du flux de la rue des Horticulteurs, elle reçoit une partie du trafic généré par l’école européenne.

Sur base des mêmes comptages, avec le projet HOP, elle accueillera entre 8h et 9h -et principalement avant 8h30- 360EVP, sans même comptabiliser les cyclistes. Soit à nouveau bien au dessus des capacités d’absorption horaire de la voirie. Cette saturation entraînera des problèmes aux accès de l’école européenne: Drève Saint-Anne, rue Médori et rue des Horticulteurs.